Ce mois-ci, je crois que ce qui m’a le plus marqué, c’est la réforme de l’orthographe. Certes, je sais qu’elle était dans les cartons depuis 1990, mais ce n’est pas une excuse pour nous jeter de vilains mots tous nus à la figure, en nous expliquant que la langue doit évoluer.
Honnêtement, un nénufar sans « P », qu’est-ce que c’est laid…
C’est sûrement un débat futile pour certains, et il y’a des choses plus graves par les temps qui courent, mais justement. Pourquoi écorcher des mots à la petite cuillère alors qu’on aurait autre chose à faire?
Comme trouver une solution pour lutter contre le chomage, ou encore, trouver des remèdes pour les malades hopitalisés.
Devrais-je un jour vous écrire ici en langage sms? Et écrire « comment SA va », sous prétexte que le monde change, que l’écriture évolue et qu’il va bien falloir nous y faire?
Je sais qu’il m’arrive de faire des fautes d’orthographe, et j’en suis désolée (heureusement, j’ai une gentille correctrice spontanée qui m’envoie des mails quand mes fautes sont juste un supplice pour les yeux! Merci Nadine!). Mais de là à décréter que c’est à la langue française de s’adapter au mauvais élèves et non l’inverse, il y’a un grand fossé.
Aujourd’hui je me sens un peu triste.
C’est l’époque de la Terreur chez tous les mots, voilà qu’on leur enlève leur chapeau. « Qu’on lui coupe la tête! », comme dirait la Reine de Cœur.
Sale temps pour les accents.
En ôtant le « p » de nénuphar, on lui a comme arraché un pétale. Qu’il est laid ce nenufar tout dévêtu, qui semble à la recherche de son pétale perdu.
Je l’aimais bien ce mot.
Il était à l’image de cette plante: poétique, doux et, il faut l’avouer, un peu pompeux sur les bords. Il suffit de regarder comme le nénuphar s’amuse à déployer ses feuilles à l’infini. Une façon de se distinguer des autres plantes, peut-être? De marquer sa singularité?
Sans oublier ce fameux « p », tombé au combat, qu’il a l’air de porter à bout de bras. L’encre acide des cancres est venue à bout du PH du nénuphar. Bientôt, ce qui nous fera le plus pleurer, sera de voir la façon dont les enfants épluchent le mot ognon.
Suis-je la seule à trouver que les mots ressemblent parfois à leur orthographe?
L’unique bonne nouvelle, c’est que désormais, le weekend nous paraîtra beaucoup plus long, sans sa coupure en trait d’union.
Mais revenons-en à nos moutons.
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