J’avais pas mal d’articles à publier cette semaine. J’ai finalement tout annulé. Celui-ci aurait dû paraître en début de semaine. C’était prévu. Il résonne d’une drôle de manière aujourd’hui.
Drôle de façon que de citer la rue de Charonne dans mes bonnes adresses.
Pourtant l’article était prêt. J’avais juste à appuyer sur le petit bouton Publier.
Mais entre le 11 Novembre, où j’étais là, navigant entre la place de la République et la rue de Charonne, et puis l’horreur, en ces lieux mêmes, 2 jours après, je sais que tout cela parait un peu décalé.
Après un weekend à appeler les amis, à vérifier qu’ils aillent bien, à leur parler, à remercier Facebook car pour une fois, j’ai été rassurée par sa géolocalisation intrusive et ses « Machin et bidule ont été signalés en sécurité ».
Et puis l’attente.
J’ai de la chance, mes amis vont bien. Ce n’est pas le cas de tous leurs amis à eux, ou de leurs collègues, qu’ils ne reverront plus.
Mais je le publie quand même cet article, parce qu’on ne va pas se laisser aller, qu’on ne va pas s’arrêter de rire dans cette rue là, dans ce quartier là, l’un de mes favoris. Même si d’autres le voudraient bien. On ne va pas tout gâcher pour leur faire plaisir ou pour leur faciliter la tâche.
On va continuer à aller boire des verres et à danser.
On va continuer à manger des burgers chez Starvin Joe et à se mettre du fromage fondu plein les doigts.
On va continuer à aller à des concerts entre copains et à des matchs de football en famille.
Parce que c’est ça la vie. Et qu’on ne va pas se priver de notre liberté de s’exprimer, de penser, de parler, de danser, de chanter, de sortir, de s’amuser, de se mélanger, de s’aimer.
On ne va pas s’arrêter de vivre.