L’art chez moi, avec l’artothèque de Caen

Il y’a peu, on m’a proposé un projet d’un genre nouveau. En effet, l’artothèque de Caen m’a proposé un abonnement annuel, me permettant d’emprunter des œuvres, de les accrocher chez moi, et de vous en parler.
De vous raconter pourquoi j’ai choisi celles-ci, et comment je vis avec elles au quotidien.

Au départ, j’ai eu un peu peur d’accepter. J’ai beaucoup de lacunes en Arts Plastiques.
J’ai étudié le Théâtre, la Danse, et la Musique, j’ai suivi un bac Littéraire artistique (au lycée Millet de Cherbourg, pour ceux qui connaissent), j’ai suivi un cursus d’Arts du Spectacle à l’Université de Caen, mais si la peinture, la sculpture, la gravure et les Arts Plastiques en général m’ont toujours attiré, je n’ai jamais pris le temps d’approfondir mes connaissances.

Ce qui est amusant, c’est que début Janvier, j’ai demandé à une amie bien plus calée que moi en peinture de me donner quelques cours en accéléré, afin de me cultiver sur le sujet. Nous avons commencé par Bacon, dont j’ignorais l’existence et le travail (jusque là, pour moi, Bacon, c’était juste une tranche de viande, oui, je reviens de loin!).
On peut donc dire que la proposition de l’artothèque de Caen tombait à pic.

Je ne suis pas critique d’art

Je restais néanmoins stressée à l’idée de cette rencontre.
Peur que vous, qui me lisez, trouviez cela gonflé de ma part de vous parler d’art, alors que j’en connais si peu sur le sujet.
Mais Jennifer de l’Artothèque de Caen, m’a rassuré.

Oui, certains des emprunts d’œuvres sont réalisés par des personnes qui sont très calées en art. Mais l’idée même du concept de l’artothèque, est de toucher tout le monde, qu’il soit passionné d’art ou non, pour peu qu’il ait envie de s’intéresser à l’art.

Le principe de l’artothèque est donc de présenter un art décontracté, simple, et dénué de prétention.
Contrairement aux idées reçues, l’art, et notamment l’art contemporain, n’est pas uniquement dédiés aux musées et aux critiques. En levant ainsi les barrières de l’élitisme, l’artothèque permet à chacun de se cultiver, et pourquoi pas, un jour, de devenir collectionneur.

L’emprunt d’œuvre s’adresse à vous, à moi, à votre voisin, à votre mamie, à tout le monde.
Je me suis aperçue que mon restaurant favori, Les Petites Bouches, empruntait régulièrement des œuvres à l’artothèque, tout comme les écoles de mon quartier.

Ainsi donc, on peut « vivre avec » des tableaux. On peut même les accrocher sur les murs d’un endroit où l’on cuisine et où l’on mange, bien éloigné de l’ambiance conservatrice d’un musée.

J’avais toujours pensé qu’une œuvre ne serait pas à sa place chez moi.
Parce que chez moi, on parle, on mange, on vit. J’avais peut de l’abîmer ou bien de paraître prétentieuse à accrocher quelque chose qui me semblait si élitiste chez moi.

Mais je me trompais. Et la médiatrice de l’artothèque m’a rassuré. Leur projet c’est justement de permettre à chacun de louer une œuvre pour quelques semaines.

Chacun a le droit d’émettre des opinions. On a le droit d’aimer une œuvre ou pas. Ce n’est pas parce qu’on déteste un tableau que cela signifie forcément qu’on ne l’a pas compris ! C’est typiquement le genre de réflexion qui m’exaspère.

J’adore le théâtre contemporain, mais je comprends qu’on puisse détester cela et trouver parfois les scènes tirées par les cheveux. Pourquoi cette ouverture d’esprit est-elle si difficile à trouver chez les amateurs d’arts plastiques ?

Je ne supporte donc pas qu’on se permette de dire à quelqu’un « Si tu n’aimes pas ce tableau, c’est parce que tu ne l’as pas compris. D’ailleurs, puisque tu n’y connais rien, tu devrais fermer ta bouche et laisser les gens du milieu en parler. Tu n’as pas le droit d’émettre des opinions contraires aux nôtres».

Je suis la première à dire que la culture ne se résume pas au fait de savoir des choses et les étaler, mais à s’intéresser toujours plus, à se remettre en question.
Il était temps pour moi de me remettre en question, et de m’intéresser.

L’art chez moi

L’artothèque de Caen et moi avons donc décidé de créer un projet ensemble. Celui-ci s’intitule « L’art chez moi ».
Parce que c’est ce qui résume le plus ce que vous allez voir ici dans les mois à venir: comment l’art prend place chez moi (et comment vous voudriez qu’il prenne place chez vous aussi).

Tous les deux mois, mon Poilu et moi allons donc sélectionner deux œuvres à l’artothèque de Caen, et les accrocher chez nous. Nous choisirons chacun une œuvre, autant vous dire que nous n’avons pas forcément les mêmes goûts, et que les tableaux ne s’accorderont pas forcément entre eux ! Mais je suis très enthousiaste à l’idée d’explorer ce que nous offre ce nouveau challenge. Je sais d’avance que nous allons passer des heures à choisir ce que l’on voudra accrocher, et que nous allons devoir argumenter chacun de notre côté pour parvenir à tomber d’accord.

Je vous expliquerais en quoi ces œuvres m’ont plu ou pas, comment elles s’intègrent chez moi, comment mon regard sur elles évolue au fil des jours, et puis aussi, la façon dont elles sont perçues par nos invités.
Et j’espère que vous aussi, vous me donnerez votre opinion, que vous soyez un féru d’art ou non.
Un blog, c’est fait pour cela : pour échanger, pour partager, et même pour ne pas être d’accord parfois ! Vous avez la parole.

L’abonnement à l’artothèque de Caen

L’abonnement annuel pour un particulier est de 65€. Cela lui permet ainsi d’emprunter 2 œuvres pour 2 mois.
65€, c’est le prix d’un tableau tiré en milliers d’exemplaires chez Ikea, et que vous retrouverez chez tous vos voisins.
Pour le même prix, vous pouvez donc participer à faire connaître le travail de plusieurs artistes, et changer régulièrement de décoration intérieure.

Et croyez moi, il y’a du choix, donc vous trouverez forcément quelque chose qui matche avec vos goûts en matière de déco.
En effet, l’artothèque de Caen propose le prêt de 2 400 œuvres, réalisées entre les années 60 et aujourd’hui! Il y’en a forcément certaines qui s’intégreront parfaitement chez vous!
Parmi ce choix, on trouve des photos, des tableaux, des dessins, des collages, des estampes, etc… créées par des artistes plus ou moins reconnus, qu’ils soient français ou étrangers.

Mieux encore, les étudiants bénéficient d’un prix réduit, puisque l’abonnement ne leur coûte que 32.50€ par an ! Moins cher qu’un seul mois de forfait de tram chez Twisto!

Si l’idée vous plait mais que vous n’osez pas vous lancer, ou bien que vous souhaitez juste faire bonne impression auprès de votre belle-mère la prochaine fois qu’elle viendra dîner chez vous, vous pouvez aussi opter pour l’emprunt occasionnel.
Le prix est alors de 15€ pour 1 œuvre pour 2 mois.

Toutes les infos sont sur le site de l’artothèque de Caen.

Et pour aller plus loin, sachez qu’en ce moment se déroule la #MuseumWeek
Il s’agit d’une opération réalisée en partenariat avec Twitter. Cet évènement mondial a pour but de présenter les musées sous un autre angle. On peut dire que ce nouveau projet tombe pile au bon moment!

J’ai hâte de partager tout cela avec vous, et j’espère que vous serez aussi enthousiastes que moi !