Le livre d’Alice au Pays des Merveilles est l’un de mes favoris!
Voici quelques extraits du livre de Lewis Carroll et des photos issues d’un shooting d’Annie Leibovitz pour Vogue, avec Natalia Vodianova dans le rôle d’Alice, et les plus grands couturiers!
Elle mangea un petit bout de gâteau, et se dit avec anxiété : « Vers le haut ou vers le bas ? » en tenant sa main sur sa tête pour sentir si elle allait monter ou descendre. Or, elle fut toute surprise de constater qu’elle gardait toujours la même taille : bien sûr, c’est généralement ce qui arrive quand on mange des gâteaux, mais Alice avait tellement pris l’habitude de s’attendre à des choses extravagantes, qu’il lui paraissait ennuyeux et stupide de voir la vie continuer de façon normale.C’est pourquoi elle se mit pour de bon à la besogne et eut bientôt fini le gâteau jusqu’à la dernière miette.
« Minet du Cheshire… », commença-t-elle assez timidement, car elle ne savait pas trop si ce nom lui plairait. Le Chat se contenta de sourire plus largement.
« Allons, jusqu’ici il est satisfait, pensa Alice, qui continua :
Voudriez-vous me dire, s’il vous plaît, quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
– Cela dépend beaucoup de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
– Peu m’importe l’endroit… dit Alice.
– En ce cas, peu importe la route que tu prendras, répliqua-t-il.
– … pourvu que j’arrive quelque part, ajouta Alice en guise d’explication.
– Oh, tu ne manqueras pas d’arriver quelque part, si tu marches assez longtemps. »
Alice comprit que c’était indiscutable ; en conséquence elle essaya une autre question :
« Quelle espèce de gens trouve-t-on dans ces parages ?
– Dans cette direction-ci, répondit le Chat, en faisant un vague geste de sa patte droite, habite un Chapelier ; et dans cette direction-là (il fit un geste de sa patte gauche), habite un Lièvre de Mars. Tu peux aller rendre visite à l’un ou à l’autre : ils sont fous tous les deux.
– Mais je ne veux pas aller parmi les fous, fit remarquer Alice.
– Impossible de faire autrement, dit le Chat ; nous sommes tous fous ici. Je suis fou. Tu es folle.
– Comment savez-vous que je suis folle ? demanda Alice.
– Tu dois l’être, répondit le Chat, autrement tu ne serais pas venue ici. »
Alice pensait que ce n’était pas une preuve suffisante, mais elle continua :
« Et comment savez-vous que vous êtes fou ?
– Pour commencer, dit le Chat, est-ce que tu m’accordes qu’un chien n’est pas fou ?
– Sans doute.
– Eh bien, vois-tu, continua le Chat, tu remarqueras qu’un chien gronde lorsqu’il est en colère, et remue la queue lorsqu’il est content. Or, moi, je gronde quand je suis content, et je remue la queue quand je suis en colère. Donc, je suis fou.
– Moi j’appelle cela ronronner, pas gronder, objecta Alice.
– Appelle cela comme tu voudras, dit le Chat.
Est-ce que tu es de la partie de croquet de la Reine, cet après-midi ?
– Je voudrais bien, répondit Alice, mais je n’ai pas encore été invitée.
– Tu m’y verras », dit le Chat et il disparut.
Sous un arbre, devant la maison, se trouvait une table servie où le Lièvre de Mars et le Chapelier étaient en train de prendre le thé Venaient d’abord, armés de massues en forme d’as de trèfle, dix soldats ayant le même aspect que les trois jardiniers : plats et rectangulaires, avec des pieds et des mains aux quatre coins. Venaient ensuite dix courtisans, aux habits constellés de diamants en forme d’as de carreau, qui marchaient deux par deux comme les soldats. Après eux, venaient les enfants royaux ; il y en avait dix, et ces petits amours avançaient par couples, la main dans la main, en sautant gaiement : ils étaient ornés de cœurs de la tête aux pieds. A leur suite venaient les invités, pour la plupart des Rois et des Reines. Parmi eux Alice reconnut le Lapin Blanc : il parlait vite, d’un ton nerveux, en souriant à tout ce qu’on disait, et il passa près d’Alice sans faire attention à elle.
Derrière les invités s’avançait le Valet de Cœur, qui portait la couronne royale sur un coussin de velours rouge ; et, à la fin de ce cortège imposant, venaient LE ROI ET LA REINE DE CŒUR
La Reine ne connaissait qu’une seule façon de résoudre toutes les difficultés. « Qu’on lui coupe la tête ! » cria-t-elle, sans même se retourner.
Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll. Natalia Vodianova pour Vogue par Annie Leibovitz
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